Le rafraîchissement adiabatique : une solution de rafraîchissement vertueuse

Quel est le principe du rafraîchissement adiabatique ?

Avant l’invention de la climatisation à compression, les systèmes de rafraîchissement reposaient essentiellement sur l’évaporation de l’eau. Dans les régions désertiques, on utilisait notamment des jarres en terre cuite poreuse remplies d’eau, placées devant les ouvertures. Ces dispositifs, appelés climatiseurs sahariens, permettaient à l’air chaud et sec de se rafraîchir en circulant autour des jarres : en s’évaporant, une petite quantité d’eau abaissait la température de l’air. Ce système était particulièrement efficace lorsque l’humidité de l’air était faible et que la vitesse de l’air était élevée.

Aujourd’hui, ce principe est repris dans les climatiseurs adiabatiques, où l’air traverse des tampons humidifiés grâce à un ventilateur puissant.

Ce procédé permet de refroidir l’air par simple évaporation

La consommation énergétique est bien inférieure, jusqu’à 10 fois inférieure à celle d’un climatiseur à compression.

Comment fonctionne un climatiseur adiabatique ?

Un climatiseur adiabatique fonctionne grâce à un ventilateur qui aspire l’air chaud et le fait passer à travers un média poreux imbibé d’eau (tampon humidificateur). L’eau s’évapore en absorbant la chaleur de l’air, ce qui en réduit la température. L’air ainsi refroidi est ensuite propulsé dans l’espace à rafraîchir. Ce procédé repose uniquement sur le principe naturel de l’évaporation, sans fluide réfrigérant ni compresseur.

Quels sont les avantages ?

  • Econome en énergie, car ce type de climatiseur fonctionne sans compresseur.
  • Ne renforce pas le changement climatique, car il n’utilise aucun gaz réfrigérant.
  • Ne renvoie pas l’air chaud à l’extérieur et n’amplifie pas les îlots de chaleur.
  • Il peut aussi améliorer la qualité de l’air grâce à une légère humidification, appréciable en climat sec.

Quelles sont les limites ?

  • Son efficacité chute fortement lorsque l’humidité ambiante est élevée.
  • Il nécessite aussi un apport régulier en eau. Cette contrainte peut être atténuée s’il est alimenté par des eaux de pluie récupérées.
  • Si l’entretien n’est pas rigoureux, il peut présenter un risque de prolifération bactérienne.
  • Contrairement à un climatiseur classique à compression, il ne permet pas un contrôle précis de la température et de l’humidité.

Retour d'expériences de l'entreprise Pocheco

L’entreprise POCHECO a déployé plusieurs solutions de rafraîchissement complémentaires, dont un système de rafraîchissement adiabatique.

Utilisé lorsque les températures dépassent les 26°C, il permet de réduire l’ambiance intérieure de l’usine de 5°C, avec un ressenti de -7 à -8 °C par les collaborateurs.

Utilisé depuis une quinzaine d’année, l’entreprise est très satisfaite de cette solution qui a été la 1ere entreprise à connecter ce système avec des récupérateurs d’eau de pluie, en s’assurant au préalable avec le fabricant et l’INRS d’une absence de risque légionellose. Une lampe UV et un filtre à grosses particules ont été installés à la sortie des cuves de récupération d’eau de pluie.

Cette solution est d’autant plus efficace car couplée à d’autres solutions (toiture et murs végétalisés assurant une bonne isolation et végétalisation du site contribuant aux îlots de rafraîchissement).

Pocheco toiture

Pour aller plus loin

Nous vous invitons à consulter ses sources :

(Ouvre une nouvelle fenêtre) Mallette pédagogique ADEME - Faire face au risque de surchauffe dans les bâtiments

(Ouvre une nouvelle fenêtre) https://www.enviroboite.net/IMG/pdf/bf2024_rafraichir_adiabatique.pdf

(Ouvre une nouvelle fenêtre) Retours d'expériences des projets BDM - Rafraîchissement adiabatique

OID, 2024, (Ouvre une nouvelle fenêtre) Le guide des actions adaptatives au changement climatique de l’OID :

PROFEEL, CSTB, 2025 (Ouvre une nouvelle fenêtre) Système de rafraîchissement adiabatique individuel

PROFEEL, CSTB, 2021 (Ouvre une nouvelle fenêtre) Guide RAFRAICHISSEMENT ADIABATIQUE dans les batiments tertaires en rénovation

Adaptation des bâtiments